Mon chemin est bordé d’orties et de plants de ciguë.
Je me tords les chevilles dans chacun de ses trous.
Nids-de-poule. Fissures. Crevasses. Pierres acérées.
Et trébucher à chaque pas.
Si souvent je suis tombée.
En vain je cherche une main à laquelle m’accrocher.
Je me relève honteuse. Moquée. Un peu plus abîmée.
Avec toi je le sais je faisais la route à genoux. Meurtrie.
Usée.
Mais l’espoir en bandoulière.
C’est maintenant que je me sens misérable.
Avec toi, vaincue, mais le cœur palpitant et l’âme en
étendard.
Avec toi, ma vie rectiligne, quoique dépendante de toute
aspérité de toutes tes fugues, de toute dépression de tes errances
perpétuelles.
Il ne reste que mes ecchymoses. Tatouées. Gravées.
Étendue, blessée, abattue, je les regarde me narguer.
Indifférents. Ne me voient pas crever.
Mon chemin est empoisonné.
Parsemé de souvenirs jaseurs. De serments moqueurs. D’aveux
tronqués.
Mes pieds ensanglantés ont l’innocence incongrue
Des
colchiques.