mercredi 21 décembre 2016

Huis clos


                                                                                               Ubi tu Gaius ibi ego Gaia




La porte se referme
Sur l’ombre d’un regard
La porte se referme
Sur un serment nié
La porte se referme
Sur nos salives asséchées
La porte se referme
Sur ta nuit galvaudée
La porte se referme
Sur notre étoile rare


 



dimanche 9 octobre 2016

En Espagne




Sur ton rivage
Je construisais
Notre château
Ton ouragan
D’indifférence
L’a emporté
Nié
Détruit
Ne restent
Que mes marées
De larmes
Salées

















lundi 3 octobre 2016

Déiphobé




Les mots sont ma caverne
De plus profond de cet antre
Malfaisant
Je me lamente
Je vaticine
Morose
Disloquée
Craquelée
Comme l’autre
De mille ans
Je ne plie pas
Comme l’autre
Sans espoir
Sans désir
Sauf un seul

dimanche 25 septembre 2016

Funérailles




Ma dernière licorne est morte ce matin
Elle avait tes yeux froissés
Où je ne me voyais plus
Derrière tes paupières opaques
Sa corne fissurée
M’a clouée
Au réel


samedi 17 septembre 2016

Loin septembre, 17


Été déconfit agonie.
L’automne ne m’aime plus.
Été fini de rire d’étendre sur la peau ses plumes chauffées à blanc.
La pluie dilue matins en peignoirs de deuil. Maléfices étendus aux confins des saisons.
L’automne ne m’aime plus. Mes os, disloqués. Un rouge-gorge blessé s’est réfugié entre mes épaules. De son bec obstiné gratte de mon crâne les parois.
Évadés d’une étique forêt les cercles magiques de champignons hantés enserrent mes genoux. Prennent vigueur à chaque pas.
L’automne ne m’aime plus. Il ricane aux bourgeons mort-nés de mon cœur, à l’autre printemps gelés. Gisent dans la boue d’un jardin oublié.
Si faibles mes pieds recroquevillés sur un mouton nu.
J’ai beau j’ai beau me laisser aller en l’odeur érotique des feuilles pourrissantes l’automne ne m’aime plus.
Il aime ailleurs.



samedi 19 mars 2016

mardi 23 février 2016

Évadée




Partir sans rêve
Sur des mots de fortune
Et aborder une île
Qui donnerait corps
A nos songes
    

 

dimanche 14 février 2016

Tordu chemin




Mon chemin est bordé d’orties et de plants de ciguë.
Je me tords les chevilles dans chacun de ses trous.
Nids-de-poule. Fissures. Crevasses. Pierres acérées.
Et trébucher à chaque pas.
Si souvent je suis tombée.
En vain je cherche une main à laquelle m’accrocher.
Je me relève honteuse. Moquée. Un peu plus abîmée.

Avec toi je le sais je faisais la route à genoux. Meurtrie. Usée.

Mais l’espoir en bandoulière.

C’est maintenant que je me sens misérable.

Avec toi, vaincue, mais le cœur palpitant et l’âme en étendard.
Avec toi, ma vie rectiligne, quoique dépendante de toute aspérité de toutes tes fugues, de toute dépression de tes errances perpétuelles.

Il ne reste que mes ecchymoses. Tatouées. Gravées.

Étendue, blessée, abattue, je les regarde me narguer.
Indifférents. Ne me voient pas crever.

Mon chemin est empoisonné.
Parsemé de souvenirs jaseurs. De serments moqueurs. D’aveux tronqués.

Mes pieds ensanglantés ont l’innocence incongrue
Des colchiques.