lundi 27 août 2012

Vacance


Mirage vide la vie perfides rivages
Amours sans complaisance
Et cruelles romances
Si vide la vie vide
Qu’abuse le ramage
Des brûlants serments
Ondoyantes souffrances
Mensonge haut langage
Édulcorés les jours
Si pâle la mémoire aux cendres des trahis.
Mortes ma démesure et mes rages d’amour
Paupières déchiquetées globes excavés
Sur mes livres vieillis
Vides les mots lancés à un fantôme blême
Vides mes espoirs châteaux petits de Bohême
Mienne
Qu’elle revienne
La fougue d’antan
Quand j’écrivais sereine et le cœur balançant
Si vide la vie vide
Arides lendemains
Et saigne l’ineffable au travers de mes mains

mercredi 15 août 2012

Fatum


Mes livres refermés sur une ancienne haine
Je garde dans ma bouche un rayon de l’opale
Qui entraînait mes jours dans sa sinistre chaîne
Sous leurs regards matois, leurs sourires de squale.

Mes livres refermés, j’ai tué tous les autres,
Sans avis de décès, sans saigner de regrets :
J’ai vu se déchausser leurs dents de bons apôtres
Et leurs vieux os pourrir à l’ombre des gibets.

Mes livres refermés sur fond de pestilence,
J’ai tué sans remords pour la douce sapience
De ton rêve étonné, de tes fleurs carnivores,

J’ai tué pour cracher ma semence alcaline
Dans ta bouche avide des sombres métaphores
De mes livres fermés sur ta nuit assassine.

dimanche 12 août 2012

Urbaine


Larmes de béton
Bandages gris des gravats
Un immeuble sur chaque épaule
Et le rap déchaîné de mon cœur
Parmi les détritus
Du terrain vague enguirlandé
D’herbes filles folles
Desséchées
Portables épées de Jedi
Et rires de gorge
Dans mes rues
Dévorées
Immolées
Aux grues comme grands prédateurs
Qui hantent mes espaces
Et font s’effriter mes paupières



lundi 6 août 2012

Proscrite

dans le pays où tu vis
les bijoux sont amoureux
de la peau
pâle de tes femmes
muses
aux cheveux filaments d’achillée
au regard de quartz rutile
leurs lèvres sont plus rondes que coquille de nautile
la terre se pare des hymnes qu’enfantent leurs pas
et des parfums poivrés coulent des yeux étirés de la lune
ainsi
jaillit la lave de ta bouche
et brûle mes terres anciennes
en jachère
no man’s land
sous mes souches desséchées
gisent des souvenirs déchus
des traîneaux arthritiques sillonnent le ciel bas
et les rennes ont le nez bleu
sous tes flots de vodka frelatée
des chameaux alcooliques
embouteillent tous les chemins
mais toi troglodyte tu traverses
les barres des immeubles imbriqués
les oasis lentement englouties
tes mots noduleux
construisent d’autres chaînes
pour mes pieds
elles brûleront des corps
comme elles ont calciné le mien
des chacals engourdis
mâchent des boules de gomme
et les crocodiles baveux
entonnent des cantilènes déchiquetées
pendant qu’un renard candide
outlaw que pourchassent les djinns
jette sa balalaïka au-dessus des moulins
et les lièvres pressés
sont remontés comme des pendules
dans le pays où tu vis
les mots disent encore quelque chose
je n’y ai plus ma place
et mon cœur étrange en pays étranger
s’annihile
captif de cette âpre écholalie
solitude est ma patrie

samedi 4 août 2012

Urgence

Le balancier de mon cœur
Horloge haletante de ma vie
Automate grippé
Qui sonne les quarts
Qui sonne les huitièmes
Qui sonne les tiers
Qui sonne les dixièmes
Qui sonne le glas
Désordres désaccordés
Je n’ai plus le temps