dimanche 29 juillet 2012

Délos au coeur

A contretemps je remonte
Les marches des heures les siècles
Dans des géométries
Archaïques autant que nos jours
Société désaccordée
Orbe moderne aux
Dieux électriques sous des néons féroces
Routes croisées comme rails phototropiques
Instantanés hagards sur nos écrans voraces
Mais
Le métal n’a pas de prise
Sur la pierre du temps
Ses couleurs évaporées de sel soleil terre
Marbre
Puissance tutélaire
Qui veille
Sans que s’achèvent les calendriers
Idole apaisée
Dans son embrassement cycladique



                                                                                  

mercredi 25 juillet 2012

Boucherie chevaline


il pleure dans ma cour
des ectoplasmes par alliance
des troupeaux de transhumance
des cascadeurs cousus de phénobarbital
édentés creusant un éléphant embastillé
et mon Antinoüs lithophage
dévêtu d’impuissance carolingienne
m’allonge sous mon lit d’injustice
au son des urinoirs diaprés
qui monozygotent dans ma cuisine germaine

lundi 23 juillet 2012

Lemniscate


Je ne connais pas
ta fin
Chaque départ
me recommence
d’amour
Chaque départ
est
de sang et
de mots
Infini
Répétitif
L’espace
autour de
moi sans toi
Cyclique
te répète
et me ramène
à ta suite

dimanche 22 juillet 2012

Fragments


Tu es
Un livre ouvert
Sur ma table de
Chevet

    ***

Ce jour sera-t-il

Ton regard
passera
dans le mien?

   ***

La souffrance
Ne me mène
A rien
Mais me ramène
A toi

   ***

Le passé pleure
Perpétue la passion
Loin de toi j’ai si mal
Que j’ai tué les autres
 
     ***

Je cours dans la foule
A ma perte
D’espoir

     ***

Le corps est brisé
Par l’insolence du cœur

    ***

Croisés nos regards
Nos vies sont occurrentes

     ***

Nul n’a le doute
Sans faille
Je ne te hais point
(et tu le sais)
Mon fol ego se désagrège

    ***

Ton regard
est
Une zone érogène
sur
Quelque aveuglement

   ***

Les mots suffoquent
Quand
Ce que je suis
T’enlace d’amour

   ***

Chaque échappée
De l’espace
Me ramène
A toi

   ***

Et quand bien même viendrait le temps
Où il n’y aurait plus rien à dire
Grands ouverts au cœur à cœur
Yeux dans les yeux
Moi je t’aimerais
je t’aimerais

samedi 14 juillet 2012

(Altra) Ombra della Sera


Ce que tu créais
De tes mains
Fils de fer emmêlés
En formes érogènes
Ce reste de toi
Sous aluminium
Idole ithyphallique
Veillant sur mon lit
Sous notre lampe lune
Apotropaïque
Ex-voto
A l’antique vigueur
Qui se rit de nous
Mais
Au néant des nuits
Me rappelle
Qui je fus



vendredi 13 juillet 2012

Soli Victo Comiti


Improbable soleil au regard flavescent
Qui saignes déchiré aux seuils de mes théâtres,
Tu coules sur mon âme en chaos opulent
Reflet désincarné de plaisirs opiniâtres.

Soleil de craie et d’ombre aux colonnes d’albâtre
Explosant en mon cercle en faisceaux aliénants
Tu écartes les bras d’un Mithra idolâtre
Gardien de mes mystères jadis turgescents.

Ô secrets de mon temple à l’antique pâleur !
Vous suintez du lécythe où brûlent ma mémoire,
Mes décors embaumés, mon don propitiatoire.

Les décombres déchus de mon orbe qui meurt
Éteignent le quinquet du vieil astre citrin :
Mon désir héliotrope agonise au matin.

jeudi 12 juillet 2012

Noctambule en ma ruelle



Lorsque la lune fume et irrume la brume,
L’homme au sourire oblique efface l’horizon.
Il s’englue avec moi dans l’horreur du bitume,
Tandis que les corbeaux reprennent leur chanson…

L’homme au sourire oblique inconscient me consume !
Mon verbe avait crevé sa prison de béton,
Mais il m’a injecté sa prose d’amertume,
Quand chacun de ses mots rime avec abandon.

Et le trottoir macabre entonne sa rengaine…
Les funestes oiseaux portent ma morte traîne,
Mon homme aux yeux de nuit me laisse aller au glas

Du cortège lyrique entraîné à gésir
Sur ma page vouée au luxurieux trépas,
Puis revient dans mes bras en poème mourir.

mardi 3 juillet 2012

Phlegmon


Si je pouvais cautériser
Mes plaies
A coups de livres
Les mots
Supplanteraient les maux
Enfin ta purulence
T’étoufferait