mardi 19 juin 2012

Aveugle



Encore les mots
Pour toi
En braille
Sous ma peau
Mais
Tu ne les vois pas
Mais tu ne les sens pas
Mais tu ne me lis pas
Tes mains
Regardent vers l’ailleurs


1 commentaire:

  1. Bon, ben alors, y'a toujours personne dans cette thurne ? Ca finirait par sentir le renfermé. Heureusement que j'passe de temps en temps ouvrir les fenêtres et relever le courrier. Une chance qu'il n'y ait ni plantes vertes, ni poisson rouge, ça ferait longtemps qu'y seraient crevés. Cette fois encore, sous la porte, un poème. Je sais pas qui c'est, moi, cette Ernestine mais, des fois, j'aimerais pouvoir lui dire qu'y a plus personne ici. Quoi que, j'sais pas, parfois, vaut mieux pas, vaut mieux rien dire, continuer à faire comme si. C'est pas la peine des fois de faire de la peine aux gens, comme ça, alors que ca sert à quoi, hein, dites, de faire de la peine ? Et puis, p'têt ben qu'elle le sait déjà, qu'il est parti l'gars, et que c'est douteux qu'il reviendra. Bon allez, c'est pas tout ça, mais j'ai pas qu'ça à faire, comme d'habitude, j'vais fermer les fenêtres, prendre le courrier et le poème. Allez savoir pourquoi, je les aime bien, moi, ses poèmes. J'arrive pas à les laisser s'entasser, alors je les emmène, et je les garde chez moi, et je les lis, et je les relis. Comme ça, c'est pas comme si elle écrivait à personne Ernestine, même si c'est pas l'autre qui la lit, mais peut-être après tout qu'elle s'en moque de qui c'est qui la lit, pourvu qu'on la lise. Allez savoir...

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