mardi 14 février 2017

D'en haut


Guetteuse
Tout le jour
Rayon de soleil garé
Dégouttant sur les capots
Des voitures alignées
Et le claquement mat
De talons pressés
Sur le trottoir
En bas
Eclaboussé
Guetteuse
Impavide
Les arbres s’entremêlent
Et se tordent de rire
Un chat roux
L’œil écarquillé
A fait de la maison abandonnée
Son royaume
Où il règne en maître
Incontesté
Même le lierre fidèle
Salue
Son passage
Guetteuse
Esseulée
Abandonnée
J’attends
Et puis je te regarde
Passer



mercredi 21 décembre 2016

Huis clos


                                                                                               Ubi tu Gaius ibi ego Gaia




La porte se referme
Sur l’ombre d’un regard
La porte se referme
Sur un serment nié
La porte se referme
Sur nos salives asséchées
La porte se referme
Sur ta nuit galvaudée
La porte se referme
Sur notre étoile rare


 



dimanche 9 octobre 2016

En Espagne




Sur ton rivage
Je construisais
Notre château
Ton ouragan
D’indifférence
L’a emporté
Nié
Détruit
Ne restent
Que mes marées
De larmes
Salées

















lundi 3 octobre 2016

Déiphobé




Les mots sont ma caverne
De plus profond de cet antre
Malfaisant
Je me lamente
Je vaticine
Morose
Disloquée
Craquelée
Comme l’autre
De mille ans
Je ne plie pas
Comme l’autre
Sans espoir
Sans désir
Sauf un seul

dimanche 25 septembre 2016

Funérailles




Ma dernière licorne est morte ce matin
Elle avait tes yeux froissés
Où je ne me voyais plus
Derrière tes paupières opaques
Sa corne fissurée
M’a clouée
Au réel


samedi 17 septembre 2016

Loin septembre, 17


Été déconfit agonie.
L’automne ne m’aime plus.
Été fini de rire d’étendre sur la peau ses plumes chauffées à blanc.
La pluie dilue matins en peignoirs de deuil. Maléfices étendus aux confins des saisons.
L’automne ne m’aime plus. Mes os, disloqués. Un rouge-gorge blessé s’est réfugié entre mes épaules. De son bec obstiné gratte de mon crâne les parois.
Évadés d’une étique forêt les cercles magiques de champignons hantés enserrent mes genoux. Prennent vigueur à chaque pas.
L’automne ne m’aime plus. Il ricane aux bourgeons mort-nés de mon cœur, à l’autre printemps gelés. Gisent dans la boue d’un jardin oublié.
Si faibles mes pieds recroquevillés sur un mouton nu.
J’ai beau j’ai beau me laisser aller en l’odeur érotique des feuilles pourrissantes l’automne ne m’aime plus.
Il aime ailleurs.



samedi 19 mars 2016